Pour beaucoup, l’économie circulaire se résume à un mode de production qui réduirait la consommation des ressources naturelles, notamment par le recyclage des déchets. Si cette définition n’est pas fausse elle correspond toutefois à une vision 1.0 de la démarche, posée en 1989, celle dont nous commençons à voir les effets au quotidien.
Mais cette première version, a été enrichie au fur et à mesure des années, abordant alors les thèmes de la fonctionnalité, de la performance ou encore de l’écologie industrielle. Plus récemment encore de nouvelles tendances ont émergées associant les concepts d’upcycling ou d’utilisation des technologies de type blockchain, IoT ou encore IA pour concevoir et gérer des chaînes circulaires toujours plus performantes mais aussi de plus en plus génératrices d’externalités négatives potentielles.
Les enjeux ne sont plus simplement alors dans les structures de production. Ils intègrent de plus en plus une modification des modes de vie et de consommation en amont même des produits, une vision holistique de la production et une volonté de développer des approches régénératives des environnements perturbés.
On parle désormais volontiers d’économie circulaire 2.0, voire 3.0, intégrant dans le premier cas quatre notions majeures :
L’écoconception
L’utilisation des technologies numériques
La collaboration et les partenariats
L’innovation dans les modèles d’affaires
et dans le deuxième, cinq nouveaux principes :
Une exploitation encore plus profonde de la technologie, et notamment de l’IA
L’extension des collaborations intra-sectorielles et le développement de collaborations inter-sectorielles
L’idée d’une économie régénérative
La participation active de l’ensemble des acteurs et surtout des consommateurs et des citoyens
Un recentrage sur le territoire et le local
Toutes ces approches restent marquées par des sensibilités géopolitiques très différentes. Ainsi si les Etats-Unis privilégient l’innovation technologique et la croissance économique, l’Afrique reste centrée sur une économie circulaire favorisant une réduction de la pauvreté. Les notions d’écologie sont plus souvent au cœur de la pensée des pays asiatiques, pendant que l’Amérique latine et surtout l’Europe privilégient la réponse aux défis environnementaux et sociaux.
La vision la plus extrême est probablement celle des japonais qui opposent à nos modèles productifs de type Industrie 4.0 celui d’une société 5.0, associant les ressources d’une société hyper-intelligente aux bénéfices de la qualité de vie des citoyens.
Notre mission principale n’est pas de réinventer les principes de l’économie circulaire, mais plutôt d’accompagner par la sensibilisation et la communication, quatre enjeux qui nous semblent majeurs :
Le développement de modèles collaboratifs et partenariaux élargis et de plus en plus complexes
L’intégration maîtrisée des technologies les plus avancées tout en évitant des externalités négatives
La personnalisation et le localisme favorisant les meilleures adéquations mais en évitant des replis communautaires et idéologiques
L’innovation dans les modèles d’affaires
Dans cette sensibilisation, aider les entreprises proposant des solutions innovantes tout comme des solutions éprouvées, mais parfois oubliées, nous semble le meilleur moyen pour répondre à ces enjeux.
Enfin, si nous avons choisi de travailler au niveau francophone, c’est pour pouvoir profiter d’une présence de la langue française sur l’ensemble des continents nous permettant ainsi d’accéder à la diversité des approches géographiques et culturelles associées aux pratiques de l’économie circulaire.